Ce recueil de quarante-quatre poèmes se divise en quatre parties: “Songes” (26), “Enfants” (7), “Prières” (10), et “L’oiseau du poète (1). Le poème liminaire, “Jour de juin”, éclaire d’emblée le titre du recueil. Une jeune fille alitée dans une chambre fermée y décrit son impuissance à sustituer ses rêveries au jour ensoleillé de juin dont la prive sa maladie. Un aveu qui aura tôt fait de désarticuler “l’artifice patiemment édifié” du “songe en équilibre”, laissant le sujet sans protection contre l’action destructrice du temps. “Si je ne dois pas habiter ce jour/Qu’il ne vienne pas me tourmenter!”(p.13). Déni de réalité, le songe est donc toujours en équilibre précaire. S’il se défait ici dans ce premier poème, c’est pour se reconstituer ailleurs, chaque fois différemment, d’où le pluriel du titre.