L’Arche de midi

Cette pièce de théâtre inédite compte dix personnages. Bien que la critique s’y soit peu intéressé, nous la considérons comme le chaînon manquant qui permet d’éclairer toute une partie de l’oeuvre. La pièce pourrait se résumer ainsi. L’action se déroule en France, non loin d’un village, quelque part en forêt. L’époque est celle de la guerre, vraisemblablement la deuxième guerre mondiale. Trois personnages vivent depuis longtemps dans cet endroit isolé: Elisabeth, une femme sans âge, sa fille Marie, jeune adolescente, et Le Boiteux, un fidèle serviteur d’Elisabeth qui en est secrètement amoureux. Cette retraite aurait été fréquentée autrefois par les hommes du village voisin dans l’intention de mériter les faveurs de cette femme aux charmes apparemment irrésistibles. Pendant toute sa jeunesse, elle aurait exercé sur eux une véritable fascination, pour être ensuite complètement délaissée.

Au moment où débute la pièce, Elisabeth est vieille et a perdu sa séduction d’antan, mais n’en continue pas moins de croire en son pouvoir . Chaque jour, elle tient à se remémorer avec l’aide du Boiteux ce long cortège d’amants formé en son honneur, comme s’ils étaient encore aussi présents qu’autrefois. Pour sa part, sa fille Marie doit constamment lutter pour échapper à l’univers malsain d’Elisabeth dont elle est prisonnière par filiation. Chaque jour, elle se rendra à la fontaine d’Evreuse, un puits abandonné dans la montagne, pour y chercher obstinément sa propre identité dans le reflet de l’eau. Cette identité, elle la recevra plutôt de Pierre, un jeune aventurier venu cacher son butin de guerre dans le repaire d’Elisabeth. Pierre est amoureux de Marie qu’il connaît depuis l’enfance. Cette fois, le bonheur leur semble à portée de la main, à condition de pouvoir fuir loin du domaine d’Elisabeth.

Mais Le Boîteux mettra fin à l’espoir des amants dont il sait le dessein, et il tuera Marie près de la fontaine d’Evreuse. Pierre croira à l’accident d’une balle perdue puisqu’on se bat tout près dans la forêt. Toutefois, en mourant, Marie portera atteinte définitivement à la « splendeur d’Elisabeth », et Pierre connaîtra le vrai sens de l’amour de Marie.

Tous droits réservés © 1998 Robert Harvey

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